Vincent Glowinski // Le dinosaure transparent

Vincent Glowinski // Le dinosaure transparent © Eric Danhier

Vincent Glowinski // Le dinosaure transparent

Adresse

Rue des Alexiens x Rue du Poinçon
1000 Bruxelles

Date de réalisation

Quartier

1000 Brussel

Historique

« En imaginant des œuvres pour des murs dans la ville, je cherche toujours une image marquante. Je voudrais que mes œuvres en ville soient comme une fenêtre sur un nouvel imaginaire. La surprise, parfois le choc que les peintures suscitent sont peut-être l’effet du courant d’air lorsque deux milieux contrastés se rencontrent ? Aussi je vais présenter un peu plus le contexte de la création de cette image. L’imaginaire dans lequel évolue le dinosaure transparent est celui de l’enfance. La première fois que j’ai peint un ptérodactyle sur mes carnets et dans la ville c’était à la naissance de ma fille il y a 6 ans (rue de Flandre dans sa version rouge). Ce personnage est repris d’une BD de Tardi « Adèle et la bête » dans lequel un œuf de dinosaure éclos dans le muséum de Paris et se déplace alors sur les toits la ville. En fiction il est très fréquent de faire ressurgir les dinosaures. Ils nous ramènent un autre temps, une autre échelle. Chaque nouvelle naissance est un peu comme un dinosaure qui nous revient. D’où vient cet être ? D’où revient-il ? Le corps d’un nouveau-né est petit mais son arrivée et son existence est gigantesque. Le ptérodactyle devint pour moi la nouvelle figure de la cigogne qui amène les enfants au monde. Les enfants d’aujourd’hui sont-ils portés par des titans là où nous ne sommes que des hommes et des femmes ? Chaque être n’est-il pas dès sa naissance prévenu et préparé à l’époque qu’il vivra ?
« … Ils auraient pu devenir volaille comme nous, mais ils sont avant tout des fils de la chimère… ». Dira Jean Richepin dans son poème Les Oiseaux de Passage.
Aujourd’hui le ptérodactyle est devenu transparent. C’est une forme de passivité.
En plusieurs aspect ce personnage rappelle l’action d’un fantôme mais il diffère en cela qu’il n’est pas un esprit intranquille restant sur terre pour nous hanter. C’est au contraire un esprit bienveillant qui nous revient. Il véhicule plutôt la progression que la stagnation.
Ce ptérodactyle demande avant tout à être vu. Il y a de grands mouvements et nous sommes des observateur·trice·s. Notre action réside peut-être dans cette observation ?
Il est souriant et confiant. Il traverse la ville de long en large toutes les nuits depuis l’heure du couvre-feu jusqu’au lever du soleil. L’oiseau survole chaque foyer, chaque intimité pour se rendre visible. C’est une invitation à être observateurs et à voir à travers. Une invitation à voir autrement. Il n’y a pas trop à dire, il n’y a pas trop à faire. L’oiseau pourrait dire : « Soyez-vous aussi, transparent, comme moi ». – Vincent Glowinski à propos du « Dinosaure transparent »