Historique
Pour la fresque à réaliser à Bruxelles, j’ai décidé de peindre un hareng. Pourquoi le hareng ? Le hareng fait partie des poissons bleus et est apparenté à « nos » sardines.
Nous appelons la sardine la « reine de l’Adriatique » parce qu’elle nourrit les habitants des côtes depuis des siècles. Les Croates ont une relation assez émotionnelle avec la mer et la vie qu’elle renferme. Le poisson est un élément incontournable de notre culture et est exactement ce qui nous unit. Parce que quiconque vit au bord de la mer vit pour la mer, et au cours de ces deux jours de travail sur le mur, j’ai pu voir que les Belges ont la même réaction émotionnelle. J’ai entendu parler de l’ancien marché aux poissons et des célèbres restaurants de poisson du quartier.
J’utilise également le poisson comme emblème de liberté. En effet, les poissons ne connaissent pas de frontières. Ils nagent librement. Au cours de l’année écoulée, nous avons connu des mesures strictes, l’isolement et l’impossibilité de nous déplacer. La peinture murale de Bozko me fait exactement penser à cela – un homme enfermé dans sa contemplation. (Peut-être suis-je cet homme qui regarde la mer et qui envie les poissons pour leur liberté.)
À propos de liberté, il est important pour moi d’expliquer que j’ai dessiné cette fresque directement sur le mur. Nous avons choisi les couleurs et les motifs avec les riverains, mais ensuite, j’ai dessiné à main levée, « de tête », en me servant des lignes et des formes naturelles du mur de briques.